Combat de robots (PV Minh)

Les pneus de la moto crissent sur le bitume alors que Robin effectue un brusque virage pour se garer devant un vieil édifice désaffecté. Ce véhicule est son véritable joujou. Elle a possède depuis peu de temps, ayant économisé depuis des semaines pour pouvoir se la procurer, et désormais elle ne peut plus s’en séparer. Les machines, de toutes les sortes, sont réellement formidables.

Se sentant plus à l’abri camouflée derrière son casque, elle le garde et s’engouffre dans l’édifice, un sac à dos rempli de trésors sur les épaules. Dans la bâtisse, quelques hommes au regard hagard fument autour d’une petite table à café. Ils ne lancent pas même un regard à Robin lorsqu’elle traverse la pièce pour se rendre au fond, là où se trouve la trappe menant aux souterrains. Elle descend les marches de pierre, fébrile. Ce n’est pas la première fois qu’elle se rend dans un évènement pareil, et chaque fois elle sent comme un essaim d’abeilles prendre d’assaut son ventre alors que l’excitation du combat à venir se répand dans ses veines comme une onde.

Au bout du couloir sombre trône une porte blindée gardée par un homme immensément imposant. Robin se surprend à penser encore au jeune Jadziah ; ce gardien doit faire environ sa taille, si ce n’est plus grand. Pourquoi cet homme vient toujours se pointer dans son esprit, ces jours-ci, d’ailleurs ? Ils ne se sont pas revus depuis le festival et la jeune blonde se surprend souvent à espérer le croiser dans les foules à l’heure de pointe et bien au détour d’une rue…

- Ho, qu’est-ce que t’es toi, un nain ?

Robin lève les yeux. Elle hausse les épaules sans rien dire, mais le gardien refuse de la laisser entrer.

- Enlève ce casque, demeuré.

La jeune femme l’enlève à contrecœur. En la voyant, le gardien éclate de rire. Gênée, Robin fronce les sourcils et cale son casque contre sa hanche.  

- Laissez-moi entrer, dit-elle. Je suis inscrite pour le combat.

- Hahaha ! Une gamine ? J’aurai tout vu ! Tu as du cran, ma petite, mais c’est une compétition pour adultes, ici.

- Mais je suis…

Sans la laisser finir, l’homme l’attrape par le coude et la jette brusquement dans le couloir adjacent. Il parait exaspéré.

- Non mais je rêve, grommelle-t-il, c’est la deuxième fois ce soir ! Qu’est-ce qu’ils ont tous ces gamins bon sang…

Robin se masse le dos douloureusement, avant de regarder autour d’elle d’un air à la fois effaré et frustré. Elle repère, à peu près dans la même position, un jeune homme à l’air blasé. Elle lui trouve vaguement l’air mignon d’un ourson décoiffé.

- Salut…